dimanche 12 juin 2016

Addiction - Blake Nelson



Addiction, Blake Nelson

Editeur : Albin Michel
Collection : Wiz
Nombre de pages : 348

Résumé : A 17 ans, Maddie souffre de problèmes d’alcool et de drogue et présente un comportement violent. En cure de désintoxication, elle fait la connaissance de Stewart, et entame une relation avec lui en dépit du règlement. Mais à leur sortie, tout bascule. Tandis que Stewart perd de plus en plus pied, Maddie comprend qu’elle est plus forte, plus confiante en l’avenir que lui. Un jour, le dilemme se pose : soit elle sauve sa peau et quitte à jamais Stewart, soit elle prend le risque insensé de se perdre à nouveau en voulant le sauver …


- Un petit extrait -

« J’ai compris un truc : on peut changer le cours des choses. On peur réparer ses erreurs. Recommencer se vie s’il le faut. Et puis il y a l’irrémédiable, ce qu’on perd à tout jamais. Certaines personnes. Des moments hachés parce qu’on les a vécus à une époque où on se blindait contre les émotions, faute de savoir s’y prendre autrement. On ne les voit pas venir, parfois on les ignore quand ils arrivent ; mais plus tard, quand on s'installe dans une certaine monotonie, on réalise à quel point ils étaient importants. On comprend enfin qui a compté dans nos vies, qui nous a fait tel qu'on est. »

- Mon avis sur le livre -

J’ai entendu parler de ce livre par un libraire jeunesse itinérant qui est passé dans le CDI où je faisais un stage. Sa présentation m’avait réellement donné envie de le lire, car le thème abordé me paraissait bien intéressant, et que ce cher monsieur semblait avoir apprécié sa lecture. Pour ces deux raisons, lorsque j’ai trouvé ce livre dans les rayonnages du bibliobus, je n’ai pas hésité une seule seconde avant de l’emprunter. Malheureusement, ce ne fut pas le coup de cœur escompté … Bien au contraire.

Ce livre, c’est l’histoire de Maddie racontée par Maddie. Maddie a seize ans, elle est en cure de désintoxication et a une vision assez … négative du monde qui l’entoure. Et c’est un euphémisme. Je m’attendais à lire un livre sur l’addiction à l’alcool et aux drogues, et je tombe sur une adolescente totalement désenchantée qui semble passer ses journées à critiquer le monde entier. Maddie n’est clairement pas attachante, ni même attendrissante. Elle est aigrie et agressive, et cela se ressent tellement dans l’écriture que ça ne donne pas réellement envie de poursuivre. Malgré tout, je m’accroche, en espérant que cette virulence disparaitra au fur et à mesure que Maddie ne souffrira plus des crises de manque … Effectivement, cela s’arrange légèrement vers la page 310 …  autant dire qu’on se retrouve 90% du temps face à une jeune fille assez égoïste et insupportable.

Pour tout avouer, je n’ai pas vraiment réussi à cerner le personnage de Maddie. Au début, elle est effectivement très difficile à supporter, elle ne croit plus en rien et surtout pas au succès de sa cure : pour elle, elle fait cela pour « faire plaisir » à ses parents (comprendre : « pour qu’ils la laissent tranquille pendant quelques mois ») et c’est tout. Elle est agressive et violente, hait le monde entier et n’a aucun respect pour les autres. Puis arrive Stewart et, en l’espace de quelques pages, elle devient une adolescente éperdue dans toute sa splendeur, qui ne peut plus survivre cinq minutes sans toucher son prince charmant. Je suis plutôt romantique, mais là, c’était surréaliste, presque excessif. Et ça se poursuit. Après des années de décrochage scolaire, d’école buissonnière et de bagarres de rue (sans oublier les fêtes où circulaient alcool et drogues), Maddie devient une lycéenne super studieuse qui obtient d’excellents résultats après à peine deux semaines de « remise à niveau ». Dans le même temps, Maddie semble avoir renoué avec le genre humain et cherche à aider toutes les personnes qu’elle rencontre, quitte à se mettre en danger … Au final, je ne sais pas qui est Maddie, car j’ai le sentiment que les différentes parties du roman ne parlent pas de la même personne.

Quant aux autres personnages, le souci est le même : ils sont très stéréotypés. Certains sont attachants, ou tout du moins suffisamment esquissés pour être intéressants. C’est le cas de Martin qui est à mes yeux le personnage le mieux construit du roman : sa personnalité est claire, ses comportements logiques et son évolution positive. Ce n’est pas le cas de tous. Alors certes, le roman traite d’un sujet difficile, et c’est parfaitement normal que tout ne soit pas tout rose. Mais ici, tout est poussé à l’extrême et verse dans le caricatural. Et au fond, c’est cela qui m’a le plus dérangé dans ce livre. L’idée de départ était très intéressante, mais toutes ses exagérations ont eu raison de mon intérêt. L’histoire ne fait absolument pas réaliste, et il est donc difficile de s’émouvoir ou de s’attacher aux personnages.

Autre problème : le rythme. Au début, tout est très lent, trop lent. Il m’a été très difficile de rentrer dans l’intrigue. Et ensuite, c’est l’inverse : tout va trop vite, et nous n’avons pas le temps de comprendre et digérer les évènements que déjà on passe au mois suivant. L’auteur a eu à cœur de faire évoluer son personnage principal, de faire grandir Maddie, de la faire retrouver gout et foi dans la vie et l’avenir. Et ça, c’est vraiment bien. Mais le faire trop rapidement, ça empêche le lecteur de bien se représenter cette évolution, et c’est bien dommage car c’est ce qui aurait dû donner sa force au roman.

En bref, vous l’aurez compris, j’ai vraiment été déçue de ce livre, d’autant plus que j’en attendais beaucoup au vu du thème abordé. L’idée de départ était vraiment intéressante, mais de trop nombreuses exagérations et un rythme très inégal m’ont empêché d’être réellement happée par l’histoire et touchée par les personnages. Il n’y a pas que du mauvais dans ce livre, mais les points négatifs ont masqué les bonnes idées, les bonnes intentions. Pour tout dire, je suis véritablement triste de ne pas avoir accrochée avec ce roman, car il avait du potentiel et que je croyais vraiment que j’allais apprécier …

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